Les enfants des bois est une activité en forêt basée sur le mouvement des 8 Shields (8 blasons) crée par Jon Young. Cette approche existe depuis 30 ans et met l’accent sur la transmission des routines fondamentales de connexions à la nature, que l’on retrouve dans toutes les cultures des peuples autochtones, basées sur la nature, à travers le monde. La mise en œuvre quotidienne de ces pratiques permet de se reconnecter avec notre rythme écologique primordial tout en réactivant notre relation empathique avec la Terre.

Les enfants ont construit un canapé forestier non loin de l’écolibre et s’y retrouvent tous les mardis. Les chants rythment la journée, riche en jeux, en pistage et analyse de traces. Les enfants apprennent également la taille du bois ainsi que l’allumage du feu. Des mentors les accompagnent dans 3 champs d’exploration principaux:
- la connexion à la nature
- la connexion à soi
- la connexion aux autres
Connexion à la nature
En forêt, de multiples formes de vie traversent le canapé forestier et son
environnement et côtoient les enfants des bois. On a devant nous un
livre qu’on apprend à décrypter, en passant en revue chacun de nos sens. La curiosité forme le moteur qui facilite la compréhension de cette trame. Le carnet de la forêt joue aussi un rôle précieux pour tisser des liens avec le vivant : faire une note d’espèce à la suite d’une rencontre avec un animal, des champignons, des plantes comestibles, des arbres ;
faire des cartes (« mind maps ») des lieux visité…
Ou encore par l’ouïe, apprendre à reconnaitre les chants des oiseaux. Mettre ainsi
en lumière l’identité de ses chanteurs permet d’anticiper ce qu’il se passe au-delà de notre regard… Par exemple, les oiseaux qui se nourrissent au sol vont nous prévenir avec un cri d’alarme de l’arrivée d’un humain ou d’une autre présence animale.
La connaissance du territoire et des dangers éventuels qui nous entourent : plantes toxiques, champignons, chutes d’arbres morts, montée des eaux permet à chaque enfant de créer petit à petit un rapport plus serein à son environnement et de progresser vers une forme d’autonomie.

Connexion à soi
Partager ses gratitudes, raconter son histoire, trouver ses meilleurs mots, apprendre à trier ses moments spéciaux vécus dans la journée (« les pépites ») ou relever ce qui a été difficile (« les épines »), apprendre à exprimer ses émotions, autant de moyens qui permettent à l’enfant de ressentir les flux qui le traversent et d’être plus conscient de ses besoins.
En outre, chaque enfant choisit un lieu spécial en forêt qu’on appelle le « sit spot », où en fin de journée, il va passer un moment privilégié en lien avec lui-même et le vivant qui l’entoure. Cette pratique engendre souvent une expansion sensorielle, une observation et un ressenti plus intime, et appelle également à prendre soin de ce lieu spécial de ressourcement et de soi-même, dans le
calme et la richesse de la forêt.
Connexion aux autres
Tout au long de la journée, des cercles de parole se succèdent et nous mettent en lien : le moment des gratitudes, de la météo intérieure, du retour d’histoire du « sit spot », ou encore le partage du meilleur moment de la journée constituent autant d’occasions de se connecter les uns aux autres.
Ce sont des instants qui permettent de renforcer et de soigner l’empathie et l’attention portées au groupe, aux autres. Ainsi, naît la perception de faire partie d’une meute au sein de la forêt. Le feu central dans le canapé, allumé collectivement, renforce également ce lien.
De plus, les jeux, toujours collectifs, forment tout autant un exercice de vivre ensemble qu’une clé d’apprentissage vers différents savoirs : la vie des animaux, la reconnaissance des arbres par leur écorce, leurs feuilles, les fleurs etc. Enfin, différentes activités faisant appel à la créativité et à la cohésion du groupe offrent de nombreuses opportunités pour explorer et trouver sa place dans la meute.